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Electronic Arts a annoncé la fermeture du studio Visceral Games

L’éditeur américain Electronic Arts vient tout juste d'annoncer la fermeture du studio Visceral Games, qui travaillait depuis 2 ans sur un épisode de Star Wars mettant la narration au coeur du jeu vidéo.

Décidément, il est bien compliqué d'avoir un jeu d'aventure sur la licence Star Wars depuis le titre : Le Pouvoir de la Force. Dans un communiqué du 17 octobre, Electronic Arts, a annoncé quelques changements concernant son projet de jeu d’action-aventure narratif nous plongeant en plein coeur de l'univers créé par George Lucas.

En développement depuis 2015, il promettait d'être un titre extraordinaire tant au niveau du casting qu'au niveau des moyens engagés par EA pour garder ce projet bien secret.

Un Projet ambitieux

Le « Project Ragtag » avait pour scénariste l'excellente Amy Hennig qui nous avait mis des étoiles dans les yeux avec l'épopée Uncharted. Evoqué en 2015 mais jamais illustré, le projet devait raconter une histoire inédite dans l'univers de Star Wars en s'appuyant sur les technologies des consoles actuelles. 

Imaginez une histoire se passant entre Star Wars IV : Un Nouvel Espoir et Star Wars V : L'Empire Contre-attaque. Dodger, un personnage originaire d'Alderaan, planète détruite par l'Etoile de la mort, fuit les Forces impériales bien décidées à anihiler toute trace d'existense de cette planète.

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Vivotant de crimes et de contrats malhônnètes, cet anti-héros futé comme un renard a les traits de l'acteur Todd Stashwick se retrouvait coincé dans une aventure étrange après avoir accepté un contrat proposé par Jabba le Hutt.

Mais ça, c'était avant ...,

 Le responsable du développement d’Electronic Arts, Patrick Söderlund s'est expliqué sur le sujet :

Dans sa forme actuelle, il s’orientait vers une aventure linéaire, pilotée par le scénario, Au fur et à mesure du développement, nous avons fait tester le concept du jeu à des joueurs, écouté leurs retours sur ce à quoi ils voulaient jouer et comment, et suivi de près les changements profonds du marché. Il est devenu clair que pour offrir une expérience qui donne envie aux joueurs de revenir et qu’ils apprécient sur le long terme, nous devions réorienter le projet.

Sous couvert d'écouter les joueurs, il est fort à parier que ce Star Wars s'orientera donc vers un jeu au monde ouvert où l'exploration sera au coeur de l'aventure. Terminé donc le jeu d'action et l'histoire épique façon Uncharted. Nous aurons droit à un titre à la sauce Assassin's Creed, Mafia ou encore GTA. 

Notez que ce changement radical repousse le titre à 2019. La bonne nouvelle (on l'espère) c'est qu'il devrait avoir toutes les qualités pour réussir à tourner sur Xbox One X.

Une conséquence économique

Ce changement brutal de direction a une conséquence économique malheureuse pour Electronic Arts. En effet, la firme a annoncé dans la foulée fermer le studio américain Visceral Games, qui était chargé du projet depuis deux ans. Filliale de production établie en 1998 sous le nom d’EA Redwood Studio nous avait régalé dans les années 2000 avec la saga déjà spatiale Dead Space, Le studio avait aussi montré ses compétences avec Battlefield: Hardline,

Le projet sera mis entre les mains d'EA Vancouver, qui s'occupe plutôt des jeux de simulations sportives comme NHL ou encore FIFA. Personne n'a encore rien dit sur le rôle qu'Amy Hennig devra continuer de jouer (ou non) dans cette histoire.

Nous sommes depuis quelques temps habitués aux développements compliqués concernant les jeux Star Wars. En 2013 déjà, EA annulait le développement de Star Wars 1313, un jeu d'action porté sur la narration. Cette annulation survenait juste après le rachat de LucasArts par Disney.

Plus amusant encore, Star Wars Battlefront II, prévu pour le 17 novembre a lui aussi été remanié pour y ajouter une partie scénarisé suite aux critiques virulentes des fans n'acceptant pas l'idée d'avoir un jeu Star Wars uniquement basé sur une mécanique multijoueurs.

Ces changements de directions nous laissent songeurs. Il est très probablement que l'économie actuelle dans l'industrie du jeu vidéo poussent les éditeurs à chercher à tout prix à amortir les coûts de développement de leurs jeux AAA en se pliant surtout aux lois dictées par ce marché.

Games as a service

Ainsi, les éditeurs semblent petit à petit organiser leur production autour du concept de « games as a service » : les revenus d’un jeu vidéo s'appuyant non plus seulement sur les ventes du titres, mais aussi (et avant tout) sur les contenus monétisés régulièrement proposés, cela revient toujours moins cher que de proposer un jeu complet inédit et risque de s'attirer les foudres d'une partie de la cible gamer. Cette logique permet aussi à coup sûr un retour sur investissement avec l'implantation des micro-transactions poussant les joueurs à dépener toujours plus d'argent réel dans un titre dans l'espoir dans faire le tour plus vite et mieux que prévu.

Ce modèle économique moins risqué demande cependant à ce que les joueurs s'attachent rapidement à une licence et y passe un temps supérieur à la moyenne ainsi qu'une somme considérable. Et forcément, proposer un monde ouvert permet de proposer des DLC, des améliorations de personnages, mais aussi de nouvelles quêtes, etc. pouvant rallonger le temps de jeu à l'infini.

Nous allons devoir attendre encore quelques années avant de pouvoir samuser à nouveau avec un jeu narratif où l'histoire prime, à moins qu'Electronic Arts ne laisse à jamais tomber l'idée de proposer un jeu singulier mettant la passion du joueur au coeur du système de production plutôt qu'un simple produit de consommation permettant aux investisseurs de retomber sur leurs pattes ...

 

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Helena Mastronica
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